Letra de Enrique Santos Discépolo
Música de Carlos Marambio Catán
Música de Ángel Gregorio Villoldo
El Choclo (en francés)
Traducido por Henry Deluy, en la publicación «Tango: une anthologie».
Ed. P.O.L., Paris, 1988. Junto a «La Morocha», primeros embajadores
del tango en Francia.
Avec ce tango le plus vantard, le plus moqueur
l’ambition du faubourg s’est donné des ailes;
avec ce tango est né le tango, il est sorti
comme un cri de mon triste faubourg vers le ciel;
pour se garder d’un amour il a créé la cadence
qui ouvre des chemins sans autre loi que l’espoir,
mélange de rage, de douleur, de foi et d’absence,
et qui pleure dans l’inocence d’un rythme joueur.
Par le miracle de tes notes ensorcelées
sont nées, sans y penser, les femmes et les filles,
des flaques de lune se balancent sur les hanches,
et un désir féroce dans sa manière d’aimer
A t’évoquer, tango de mon coeur,
je sens trembler les lattes d’un bastringue
et j’entends les grognements de mon passé
Et voici qu’aujourd’hui où je n’ai plus que ma mère,
je la sens venir sur la pointe des pieds pour m’embrasser
quand ton chant renaît au son du bandonéon
Carancanfunfa s’est fait une mer de ton drapeau
et dans un pernod il a mélangé Paris avec Puente Alsina.
Tu as été le compagnon du mâtin et de la fille,
l’entremetteur même du maquereau et de la pute.
Pour ton jeune Monsieur, la taule, la fainéantise,
la misère se sont faits la voix á naître dans tes pas
Messe de jupons, essence, coupure et couteau,
toi que brûles dans les taudis et brûles dans mon coeur.