Letra de Celedonio Esteban Flores
Música de Carlos Gardel
Música de José Razzano
Traducido por Henry Deluy, en la publicación «Tango: une anthologie».
Ed. P.O.L., Paris, 1988. (me imagino el «laburo» que tuvo el
traductor para tratar de reflejar el sentido del lunfardo de la
versión original
)
De loin, on te devine,
fille entretenue
qui est née dans la misère
d’un taudis du faugourg,
quelque chose te trahit,
je ne sais si c’est dans le regard,
la manière de t’asseoir,
de t’habiller, de te tenir,
ou ce corps habitué
aux fringues de percale.
Ce corps qui te donne aujourf’hui
les cadences séductrices
de déhanchement d’un tango
dans les bras de un type quelconque
pendant que te silhouette triomphe
et tes robes de couleur,
entre les rires et les compliments
des garçons qui te suivent,
entre le fumée d’un cigarre
et la champagne d’Armenonville.
Plus mensonges. Ce n’est pas un jules
feinéant et despote,
ni un vieux maquereau
qui t’a poussé au vice;
tu est tombée par ta faute,
et pas innocemment,
caprices de fille entretenue
que tu avais en tête
depuis le jour où un richard
á col dur t’a fait la cour.
Je me souviens:
tu n’avais presque rien á te mettre;
aujourd’hui tu pètes dans la soie
festonée de roses rococo
Ta presence me repousse,
je paierais pour ne plus te voir;
tu as changé jusqu’á ton nom,
comme tu as changé de situation,
tu n’est plus ma Marguerite,
maintenant, on t’apelle Margot.
Tu sors avec ses idiots,
tu te prends pour une rupine,
dans un luxueux cabinet réservé
du chez Petit ou au Julien,
et ta vielle, pauvre vieille,
fait des lessives toute la semaine
pour pouvoir faire boullir la marmite
d’une pauvreté fransiscane
dans le triste logement
éclairé au gaz.